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Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/160

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Courtin

Voilà… J’ai de gros… très gros ennuis… (Biron se renfrogne, Courtin s’embarrasse.) Un malheur n’arrive jamais seul… (Un temps.) Le Foyer… mon pauvre Foyer… pour qui j’ai tant lutté… Oui… nous traversons une crise… — ce n’est qu’une crise — mais une crise en ce moment… vous en sentez bien tout le danger ?… (geste indécis de Biron.) Je vous demande votre avis…

Biron, évasivement.

Mon Dieu !… continuez donc.

Courtin

Si on ne lui vient en aide… le Foyer peut être perdu… Tous mes efforts auront été perdus… Je ne puis me faire à cette idée… (Un temps.) Enfin… j’ai pensé qu’un homme généreux… un homme de cœur… un homme comme vous, Biron…

Biron

Dites donc… dites donc… mon petit Courtin… je ne veux pas être trop dur… je vois l’état où vous êtes… mais, sérieusement, comme vous ne vous mettez pas à l’envers pour me taper de cent louis… sérieusement… vous ne songez pas qu’avec un boniment, vous allez, comme ça, avant le déjeuner, me faire cracher la forte somme pour une œuvre de charité ! Ah ! non !…

Courtin

Qu’est-ce qui vous prend ? Vous êtes extraordinaire…

Biron

C’est trop bête, ma parole !… Vous finissez par être dupe de vos phrases… Le Foyer ! le Foyer !