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Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/37

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Courtin

Au Parlement… dans les journaux… il n’est question que des ouvriers… toujours les ouvriers… Tout pour les ouvriers… Moi, depuis longtemps, c’est le sort de l’ouvrière qui m’intéressait… et, plus encore que de l’ouvrière mariée, le sort si périlleux de la jeune fille…

Biron

La midinette ! La midinette !

Courtin

Les cousettes, Biron… les cousettes…

D’Auberval, à Thérèse.

Cousettes ? (Thérèse fait en souriant le geste de coudre.) Ah ! oui ! Charmant !

Courtin

Vous trouverez le mot dans d’Aurevilly… dans Balzac… (Grave.) Les pauvres filles de seize ans, de dix-huit ans…

Biron

… ou de treize ans…

Courtin

Celles-là aussi… toutes celles qui sont à l’âge où il faut défendre la jeune fille contre la femme qui naît en elle, la préserver des tentations de la rue, des suggestions de la misère, et souvent, ce qui est plus triste, de l’exemple des parents en lui créant un intérieur, un abri…

Biron

… un foyer… voilà !… Le Foyer. (Déposant son verre.) Une façon de détourner les mineures…

Il rit.