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Page:Mirbeau - Théâtre III.djvu/49

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Un petit silence.
Belair

Alors c’est le prix Cornard-Cabasson ?

Courtin

Il ne vous plaît pas.

Belair, vivement.

Au contraire, mon cher maître… Un très beau prix… Je n’aurais pas osé…

Courtin

En réalité, si vous l’obtenez, laissez-moi vous dire que ce n’est pas seulement par égard pour le nombre de vos amis, ni uniquement en considération de votre talent. (Belair s’incline.) Non… Il m’est agréable de voir couronner en vous le jeune défenseur des idées qui sont chères à tous les vieux amis de l’ordre…

Belair, vivement.

Oh ! sous ce rapport !…

Il met la main sur sa poitrine.
Courtin

Je le sais… Aussi, connaissant vos idées, je tiens beaucoup à vous mettre en garde contre un penchant qui vous entraînerait, peut-être, plus loin que vous ne pensez.

Belair, très humble.

C’est vrai, mon cher maître, on m’a reproché… certaines hardiesses… dans la peinture des choses de l’amour.

Courtin

Elles ne me choquent pas… Elles ont de la grâce…