Page:Mirbeau - Trop tard !, paru dans L’Aurore, 02 août 1898.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Est-ce que vraiment nous allons nous laisser fermer la bouche et tordre le cou par ces mercenaires du crime, auxquels se joignent, par ordre, les ordinaires policiers préparateurs de guerre civile, amorceurs de coups d’État ?

Est-ce qu’il ne va pas se lever, enfin, du fond des consciences indignées, un cri immense de protestation ?

Est-ce que de tous les coins de la France, professeurs, philosophes, savants, écrivains, artistes, tous ceux en qui est la vérité, ne vont pas, enfin, libérer leur âme du poids affreux qui l’opprime ? Est-ce