Page:Mirbeau - Trop tard !, paru dans L’Aurore, 02 août 1898.djvu/12

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qu’ils peuvent continuer à vivre dans cette angoisse perpétuelle, dans ce remords, dans ce cauchemar de n’oser pas crier leurs certitudes et confesser leur foi ?… Et, devant ces défis quotidiens portés à leur génie, à leur humanité, à leur esprit de justice, à leur courage, ne vont-ils pas, enfin, comprendre qu’ils ont un grand devoir… celui de défendre le patrimoine d’idées, de science, de découvertes glorieuses, de beauté, dont ils ont enrichi le pays, dont ils ont la garde et dont ils savent pourtant bien ce qui en reste quand les hordes barbares ont passé quelque part !… Les dragons de Bonaparte, entrant au couvent des Grâces,