Page:Mirbeau - Trop tard !, paru dans L’Aurore, 02 août 1898.djvu/4

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Ce n’est pas un cauchemar ; c’est bien la réalité. L’autre jour, à Versailles, j’entendais des généraux causer entre eux. On ne peut pas dire qu’ils conspiraient et que je les espionnais. Ils parlaient très haut, car à quoi bon se gêner, à quoi bon dissimuler des sentiments avoués, devenus publics et que tout encourage !

— Il faut cogner ! disait l’un.

— Tant qu’on n’aura pas cogné, nous en serons toujours au même point ! disait l’autre.

— Oh ! si l’on avait cogné il y a six mois !… regrettait un troisième.

Et le quatrième — car ils étaient quatre — s’impatientant :