Page:Mirbeau - Trop tard !, paru dans L’Aurore, 02 août 1898.djvu/8

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Est-ce M. Bourgeois qui, sous le règne du démocrate Cavaignac, non content de chasser la Justice de ses actes, en veut rayer le mot du langage de France et qui, sans hésitation, avec cette élégance si moderne qu’on lui connaît, sacrifie à la haine insatiable des prédicateurs de meurtre, les plus nobles, parmi les hommes de notre pays ?

Est-ce la Chambre qui a donné toute la mesure de son aplatissement… la Chambre, réunion d’esclaves trembleurs et de pâles affranchis, qui, du premier jour, s’est vouée au mépris unanime comme ses votes, au mépris de ceux-là mêmes aux pieds de qui elle apporta sa soumission… la Chambre qui a marqué, elle-même, la place où viendra bientôt l’atteindre le coup de botte du dictateur triomphant ?