Page:Mirbeau - Trop tard !, paru dans L’Aurore, 02 août 1898.djvu/9

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Est-ce le peuple, troupeau aveugle, indolent bétail, à qui les larges saignées n’ont rien appris et qui, roulé de Boulange en Cavagne, de pitres en bourreaux, machine à bulletins, chair à menaces, se laisse mener, ô Pellieux, à ta boucherie, comme toujours ?

Est-ce la loi ?… Il n’y a plus de loi ?… Est-ce le juge ?… Il n’y a plus de juge…

Qui donc les arrêterait ?

Ils sont les maîtres et l’heure est venue… Et le Gaulois qui, parmi les excitateurs de révolte et les conseilleurs d’assassinat, se montra le plus cynique et le plus violent l’a proclamé : « Il faut que cela finisse dans la rue. » Traduisez : « Il