Page:Mirbeau - Une face de Méline paru dans Le Journal du peuple, 1er mars 1899.djvu/6

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M. Méline constate tout cela avec une joie véritable et un bien légitime orgueil. Il constate encore, par exemple, que, grâce à lui, nous payons, en France, le pain treize centimes le kilo plus cher qu’on ne le paie en Allemagne et en Belgique, plus cher qu’on ne le paie partout. Il y a vraiment de quoi rire et la farce est bonne. Merveilleuse conquête et qui ne s’arrêtera pas là, car il faut que le prix du pain monte encore, que le prix de tout monte, monte toujours ! Sans quoi, nous pourrions manger, nous vêtir, nous abriter, et il est prouvé qu’un peuple pourvu de l’indispensable ou à peu près, n’est pas un peuple sérieux et qu’il est indigne de fixer l’attention de l’histoire.

Le blocus et la famine, tel était le rêve de M. Méline, tel il est encore. Et le retour de ces temps bénis du siège où le système protectionniste des Prussiens