Page:Mirecourt - Émile de Girardin.djvu/30

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facile. Quand la haine et la rancune manquent d’objet direct, on s’en préserve aisément.

Peut-être alors aurait-il suivi la route que trace son premier livre à ceux que la destinée jette dans une situation semblable à la sienne.

« Il y aurait, dit-il, un caractère très intéressant à développer : ce serait celui d’un jeune homme, né comme moi sans famille, sans fortune, et suffisant à tout ce qui lui manquerait par sa seule énergie ; d’un jeune homme qui, loin de se laisser abattre par les difficultés, ne penserait qu’à les vaincre, et, esclave seulement de ses devoirs et de sa délicatesse, aurait su parvenir, en conservant son indépendance, à un poste assez élevé pour attirer sur lui les regards de la foule et se venger de son ancien abandon[1]. »

Déjà, comme on le voit, l’ambitieux se

  1. Émile, — édition Auguste Desrez, — pages 115 et 116.