Page:Mirecourt - Alexandre Dumas.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

santes, vous ôtez à la vertu son prestige, vous chassez la pudeur comme une coureuse. Sur vos pages le vice a des allures aimables, la débauche est bonne fille, et le crime excite la compassion plutôt que le mépris. Vous propagez enfin cette littérature galvanique et furibonde qui remue les passions mauvaises, fouette le sang, et réveille les organes des hommes blasés. Grâce à vous, grâce aux cuisiniers qui manœuvrent sous vos ordres, le public refuse toute nourriture saine. Il n’aime plus que les ragoûts affreusement épicés. Le faux le séduit, l’extravagance le transporte ; il chevauche en croupe avec vous sur la mule fantasque du caprice. Qu’on essaye de le ramener sur le grand chemin du sens commun, il piquera la bête et reprendra par des ruades. Aujourd’hui les bons livres passent inaperçus, le beau style est dépouillé, le vrai paraît fade, le naturel ennuie. Qu’on élabore un chef-d’œuvre, et l’on est sûr que la

    qu’on ne fera jamais démordre de certains points historiques, étudiés par eux dans la Reine Margot ou dans les Mousquetaires.