Page:Mirecourt - Alexandre Dumas.djvu/28

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Halte-là, monsieur Dumas ! on ne compte point ainsi sans son hôte.

Jusqu’alors le duc d’Orléans s’est montré vis-à-vis de vous bon et affable ; mais ce n’est pas une raison pour que le roi Louis-Philippe dépose entre vos mains les destinées de son trône et de la France. Tudieu ! comme vous y allez, monsieur l’auteur dramatique ! Les rois de théâtre vous gâtent l’esprit ; les sceptres de bois et les couronnes de carton vous faussent le jugement. Un portefeuille à vous Dumas ! à vous, homme aimable sans doute, bon compagnon, joyeux viveur ; mais cerveau brûlé, tête vagabonde, imagination folle, allons donc ! Ne courez plus ainsi à toute bride sur le chemin de Bicêtre, mon pauvre ami ! Rappelez votre bon sens, chassez-moi bien vite cette mauvaise pensée de ministère. Ah ! bon Dieu ! si nous avions l’imprudence de vous confier les rênes de l’État, nous tomberions demain dans le premier trou venu. Juste ciel ! avez-vous juré de nous faire casser le cou ? Regagnez vos théâtres, Dumas ; écrivez des comédies, composez des romans ; mais auprès