Page:Mirecourt - Alexandre Dumas.djvu/34

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Républicain… Ceci est le dernier saut de carpe. M. Dumas ne pouvait plus être autre chose. En vérité, c’est dommage ! Comme le roi ne veut plus le recevoir, il se dispose à lui écrire. D’abord le nouveau Brutus s’affuble de la toge romaine et se place le bonnet rouge, en tapageur, sur l’occiput. Dans ce gracieux accoutrement, il saisit la plume et trace, d’une main courageuse et d’une écriture trop lisible, ces lignes à jamais ineffaçables :

« Sire, il y a longtemps que j’ai écrit et imprimé que, chez moi, l’homme littéraire n’était que la préface de l’homme politique. »

Ici, M. Dumas réfléchit un instant et se caresse le menton. La phrase est assez joliment tournée ; mais il faut y joindre une menace et le foudroyant aveu de ses doctrines radicales. Quand il aura montré les dents d’une manière aussi franche, il est impossible qu’on ne lui jette pas… un ministère, pour l’empêcher de mordre. Voici la menace :

« L’âge auquel je pourrai faire partie des mem-