Page:Mirecourt - Alexandre Dumas.djvu/64

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fait avec vous un pacte qui les souille, sans y être poussés par les angoisses du désespoir, par les tortures de la faim. Ces hommes, vous les avez raccolés, vous avez dit à chacun d’eux : Tes entrailles crient, tu as froid, tu n’as point d’asile ? tiens, voici de la nourriture, voici des vêtements ; à l’avenir tu ne manqueras plus de refuge. Mais, en échange du pain que je te donne et des habits dont je te couvre, à moi ton esprit, à moi ton intelligence. Je soigne ton corps, livre-moi ton âme !

Ceux qui défendent M. Dumas, — car il y a des gens qui le défendent, — osent objecter que les peintres, les sculpteurs, font aussi travailler leurs élèves, et que cependant les œuvres sont toujours signées du maître.

Sottise et paradoxe !

Il y a dans la peinture et dans la sculpture une partie essentiellement matérielle, qui n’existe en aucune façon dans les travaux littéraires, à moins qu’on ne tienne compte de la besogne de copiste, et nous sommes à peu près sûr que les collaborateurs de M. Dumas se révolteraient énergiquement contre celui qui les traiterait de copistes.