Page:Mirecourt - Alexandre Dumas.djvu/66

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plus que dans les arts, la pensée première constitue l’œuvre véritable.

On peut avoir le don du coloris ou le don des lignes, et être un grand artiste ; mais sans la conception, sans l’étincelle créatrice, sans l’idée, le poëte ressemble à ces ouvriers tisserands qui rencontrent sous leurs doigts les fleurs les plus éclatantes d’un cachemire, sans se douter du mystère qui les fait éclore.

Enfin les grands maîtres en peinture n’ont jamais exercé leurs élèves en vue de la production ; ils les faisaient travailler en vue de l’étude.

Durant les saintes veilles de ces laborieux enfants d’une école, le maître ne comptait point l’or que chaque heure de travail pouvait amener, mais les éclairs de génie que chacun de ses regards faisait luire sur le front de l’élève.

Profanes, ne confondez point l’exploitation avec l’initiation !

De toutes les écoles d’Italie sont sortis des maîtres et des chefs-d’œuvre. Que sortira-t-il de l’usine littéraire de M. Dumas ? de la honte