Page:Mirecourt - Alexandre Dumas.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ah ! faut-il dévoiler ainsi la honte ! faut-il détruire jusqu’à la possibilité du doute !

Reprenons le fil biographique.

M. Dumas, tout en inondant la presse d’un déluge de feuilletons, ne cessait pas d’écrire pour le théâtre des actes par centaines.

Mais trop de gourmandise en matière de primes[1] ayant scandalisé les entrepri-

  1. Il joua des tours pendables à quelques directeurs. Harel lui ayant promis quatre mille francs de prime s’il lui apportait une pièce, le dramaturge entre, un matin, dans son cabinet avec un rouleau de papier noué d’une faveur rose. « — Est-ce votre drame, Dumas ? — Oui, c’est mon drame. J’ai besoin d’argent, cher. » Harel s’exécute et donne la prime. Dumas parti, le directeur, enchanté, déroule la pièce. Pas une ligne d’écriture ! C’était une main de papier complètement vierge. Un tour analogue fut joué au duc d’Orléans, qui avait commandé à Dumas l’Histoire des régiments de France. Le grand fait écrire cette histoire par un sous-officier nommé Pascal, auquel il donne cent cinquante francs par volume. Quant à lui, Dumas, on doit lui payer chaque volume cinq mille francs. Au bout de huit jours, notre héros apporte le premier vo-