Page:Mirecourt - Alfred de Musset.djvu/24

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lisme de son temps, une autre impulsion, celle de la rage qui envahit tout cœur loyal indignement trompé dans ses affections a dû conduire Alfred de Musset vers le sentier dangereux où il s’est perdu.

Amour, fléau du monde, exécrable folie,
Toi qu’un lien si frêle à la volupté lie,
Quand par tant d’autres nœuds tu tiens à la douleur,
Si jamais, par les yeux d’une femme sans cœur,
Tu peux m’entrer au ventre et m’empoisonner l’âme,
Ainsi que d’une plaie on arrache une lame
Plutôt que comme un lâche on me voie en souffrir,
Je t’en arracherai, quand je devrais mourir !

Il y a là un cri de douleur suprême, une mystérieuse et cruelle souffrance.

Qui que tu sois, ô femme inconnue, sois maudite ! car tu avais une mission d’en haut que tu as refusé de remplir.

Ici bas, toutes les croyances sont sœurs.

Celle de l’amour eût éveillé les autres dans cette blonde tête d’enfant incrédule