Page:Mirecourt - Alfred de Musset.djvu/25

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et naïf qui reposait sur tes genoux et que tu n’as pas su prendre à deux mains pour la tourner vers le ciel.

Oui, sois maudite ! car c’est toi qui as mis l’ignoble réalité à la place du rêve, du rêve aux douces illusions, aux divines extases, sylphe radieux que le poëte suit en chantant au sein d’une région de lumière.

Si tu n’as pas tué le génie, tu l’as dépouillé de sa plus belle auréole.

Tu as arraché la harpe des mains d’un ange, pour la faire résonner sous la griffe des noirs démons de la jalousie, de la haine et du désespoir.

Encore une fois sois maudite !

Quand on parcourt les premières œuvres d’Alfred de Musset, on est emporté d’abord