Aller au contenu

Page:Mirecourt - Béranger.djvu/11

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

suivit, le 14 juillet 1789, la foule ameutée qui se dirigeait vers le faubourg Saint-Antoine, et il vit briser les portes de bronze de la Bastille.

Ce magnifique triomphe du peuple ne sortit jamais de sa mémoire. Il le chanta, plus d’un demi-siècle après, dans un cachot de la Force.

Pour un captif, souvenir plein de charmes !
J’étais bien jeune ; on criait : Vengeons-nous !
À la Bastille ! aux armes ! vite aux armes !
Marchands, bourgeois, artisans, couraient tous.
Je vois pâlir et la femme et la fille ;
Le canon gronde aux rappels du tambour.
Victoire au peuple ! il a pris la Bastille !
Un beau soleil a fêté ce grand jour.

L’enthousiasme patriotique de Béranger date de cette époque. Son grand-père, qui l’avait bercé dans les principes de la Révolution, l’eût volontiers conservé près de