Page:Mirecourt - Béranger.djvu/24

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pas le théâtre d’une accablante difficulté. C’est le propre des maîtres, et de celui-là surtout, de laisser croire, à force de naturel, à la facilité du genre. Béranger brûla sa comédie, non parce qu’il désespérait d’atteindre à la hauteur de Molière (qui vous donne cette audace de rogner les ailes du génie et de l’accuser d’impuissance ?), mais parce qu’il avait eu le tort de choisir un sujet d’actualité. Sous peine de perdre tout son charme, la pièce des Hermaphrodites exigeait une représentation immédiate. N’ayant pas réussi à la faire jouer sous le Directoire, Béranger la condamna au feu, comme plus tard, dans un jour de dépit, il brûla tout un volume dont la censure n’autorisait pas la dédicace.