Page:Mirecourt - Balzac.djvu/13

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Ce philosophe de quatorze ans savait tout, excepté les choses les plus banales et les plus simples : il demandait avec quoi se faisait le pain, il ne distinguait pas une vigne d’un champ de blé.

Quinze jours durant, il conserva dans un vase, avec le soin le plus attentif et le plus délicat, une fleur de citrouille que sa sœur Laure lui avait donnée pour un cactus des Indes.

Cette sorte d’apathie intellectuelle rapportée du collége se dissipa bientôt. La mémoire avait terminé son classement ; les ténèbres faisaient place à la lumière, et déjà Balzac entrevoyait dans l’avenir le splendide rayonnement de sa gloire.

— Vous verrez ! vous verrez ! disait-il