Page:Mirecourt - Balzac.djvu/65

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Balzac était un de ces hommes naïfs, faciles à duper, mais incapables de duper personne. Il avait la confiance et la bonhomie d’un bourgeois de province.

On lui présente, un soir, à la Chronique de Paris, un très-jeune homme qui veut, dit-on, commanditer l’entreprise.

Balzac invite ce jeune homme à dîner en compagnie de tous les rédacteurs de la Revue. Son convive est traité en prince. Le champagne mousse, les bouteilles se vident, l’esprit court en fusées d’un bout de la table à l’autre. Après le café, le prétendu commanditaire se lève et dit à l’illustre rédacteur en chef :

— Eh bien, monsieur de Balzac,