Page:Mirecourt - Déjazet.djvu/31

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Jamais elle n’a refusé de jouer pour les pauvres.

Jamais, par un caprice ou par un de ces pitoyables subterfuges que d’autres inventent, elle n’a fait manquer une représentation destinée à tirer d’embarras un artiste malheureux[1].

  1. Traversant une petite ville de province, elle apprend que la Dugazon d’une troupe nomade vient de se fouler le pied juste le matin du jour où elle avait une représentation à bénéfice. On parlait de changer le spectacle. Déjazet va regarder l’affiche, examine quelle pièce on annonce, court au théâtre, où on ne la connaît pas, et demande à remplacer la bénéficiaire. — Y songez-vous ? répond le directeur ; nous ne ferons rien. — Bon ! dit l’actrice, je vous assure deux mille francs de recette. Préparez une bande, et écrivez dessus que mademoiselle Déjazet du Palais-Royal se charge de remplir le rôle. Comme on se l’imagine, l’administration eut hâte d’obéir. Les places furent augmentées, et l’on fit trois mille francs. Le directeur préleva cent écus ; le reste fut pour la bénéficiaire.