Page:Mirecourt - Frédérick Lemaître.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jamais Frédérick n’a pu souffrir qu’un camarade recueillît à ses côtés la moindre collecte de bravos.

Il ne nous souvient plus dans quel mélodrame on le voyait apporter entres ses bras le cadavre de son jeune frère. Toujours est-il que l’obscur acteur qui remplissait ce rôle s’identifiait si bien avec l’immobilité du dernier sommeil, que le public, saisi d’étonnement, crut devoir, en conscience, couper en deux une des plus belles tirades du grand comédien, pour témoigner au petit frère mort toute la satisfaction que lui donnait son jeu.

— Voilà, dit Frédérick, un gaillard bien impertinent, de se faire ainsi applaudir jusque sur mes bras !