Page:Mirecourt - Frédérick Lemaître.djvu/33

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Il se penche, tout en débitant son rôle, et souffle dans les narines du mort ; celui-ci ne bouge pas. Cédant alors à un accès de désespoir, toujours motivé par le rôle, Frédérick arrache au défunt une poignée de cheveux : pas un geste. Alors le grand frère semble succomber à sa douleur, ouvre les bras, et laisse choir le cadavre, qui tombe avec héroïsme, les reins sur les planches, sans faire un mouvement.

C’était superbe.

Toute la salle trépigne : les bravos deviennent frénétiques, et l’illustre comédien sort furieux.

Passant la nuit à réfléchir, il trouve, pour le lendemain, des procédés moins cruels, mais plus infaillibles.