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Page:Mirecourt - Gérard de Nerval.djvu/19

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— Dix-huit ans ! s’écria Gœthe, vous dites que mon traducteur a dix-huit ans !

— Oui, maître. J’ai pris des informations ; le fait est exact.

— Eh bien, retenez ce que je vais vous dire, continua le poëte : cette traduction est un véritable prodige de style. Son auteur deviendra l’un des plus purs et des plus élégants écrivains de France.

— Croyez-vous ? dit Eckermann confondu.

— Si je le crois ! Vous n’avez donc pas lu ce livre ?

— J’avoue, maître, que l’âge du traducteur m’inspirait quelque défiance.

— Eh bien, vous avez eu tort. Je n’aime plus le Faust en allemand ; mais dans cette traduction française tout agit