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Page:Mirecourt - Gérard de Nerval.djvu/75

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— Ah ! très-bien ! dit Gérard un peu rassuré. Connaissez-vous un cabaret où l’on puisse souper pour vingt kreutzers[1] ? Voilà tout ce qui me reste en poche, et je meurs de faim. Je n’aurai jamais la force d’aller jusqu’à Baden ce soir.

— Pourquoi iriez-vous jusqu’à Baden ? Soupons ensemble à Schœndorf, nous y serons dans deux heures d’ici.

— Mais je n’ai que vingt kreutzers.

— C’est plus qu’il n’en faut pour souper, coucher et déjeuner demain matin dans l’auberge où je vais vous conduire.

— Ô Providence ! pensa Gérard, c’est encore toi que je retrouve. Sois bénie ! et au diable mon ami Dumas avec ses lettres de change !

  1. Quinze sous.