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On venait tous les soirs chercher les dessins du Charivari.

Altaroche était alors administrateur du journal. De temps à autre, il se permettait sur les croquis de l’artiste des observations aussi profondes que judicieuses.

Nous en donnerons un exemple.

Les pensionnaires de la prison pour

    était au bal de l’Opéra. Un dandy fort distingué l’aborde, cause avec lui, fait des mots, se montre charmant et l’invite à souper après le bal. On mange gaiement, on boit du meilleur, et, de flacons en flacons, on gagne le jour. Le dandy regarde sa montre. « Prenons-nous un peu l’air ? fait-il sur un ton d’indifférence. — Oui, vraiment, dit l’artiste, j’en ai besoin. » Ils sortent. Deux gardes du commerce sont à l’entrée du restaurant. Le dandy, qui a payé l’addition, salue son convive et se nomme. C’était M. Fumet, huissier, place de la Bourse. Les gardes du commerce prièrent poliment Gavarni de les suivre.