Page:Mirecourt - Gavarni.djvu/58

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dettes reprochaient à Gavarni de les représenter gobelottant du matin au soir, chantant, riant, faisant l’amour.

— En vérité, lui disaient-ils, cela n’excite pas l’intérêt en notre faveur. Composez quelques scènes plus sérieuses. Il y a ici d’honnêtes gens qui souffrent et qui sont victimes.

Sensible à ce reproche, Gavarni dessine un pauvre artisan, que sa jeune femme visite dans l’étroite cellule des prisonniers. Elle lui donne son enfant, qu’il embrasse ; puis elle dépose sur une table un livre, quelques effets et des provisions.

« — Tiens, mon ami, dit-elle, voilà ta pipe, ta casquette et ton Montaigne. »