Page:Mirecourt - Guizot.djvu/85

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tion, qu’il essayait de conduire avec sa férule de pédagogue, n’avait qu’un mouvement à faire pour l’écraser.

Surpris par le tremblement de terre de 1848, il fut saisi d’épouvante, et se sauva sous le déguisement qui pouvait le mieux protéger sa fuite[1].

  1. Dans son trouble, il arriva une heure trop tôt à l’embarcadère du Nord. Il était en blouse et en casquette. Pour ne pas être reconnu, il se mit à lire toutes les affiches placardées sur les murs voisins. Il écrivit ces détails à sa mère, et lui peignit ses angoisses dans une longue lettre que celle-ci montra chez madame de Récamier. La princesse de Liéven se trouvait dans le salon de cette dernière. Quand on vint dire que Louis-Philippe se sauvait au travers de la Normandie avec un costume de paysan et coiffé d’un bonnet de coton : — « Et Guizot ? demanda-t-elle sans quitter des yeux un journal qu’elle tenait à la main. — Il s’est déguisé en ouvrier, madame. — Bon ! je le reconnais là ! fit la princesse. N’ayez aucune crainte, il se tirera d’affaire. » Puis elle continua de lire avec le plus grand calme.