Page:Mirecourt - Jules Janin.djvu/14

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et de jugement, son esprit, sa raison, son âme, tout cela se mesure à la toise du premier baudet universitaire venu ! asinus discipulum fricat. Ô honte ! proh pudor ! Voyez ces pédagogues avec leur trogne barbouillée d’algèbre et leurs cheveux mal peignés, caput hirsutum ! Ô les plaisantes mines ! ô les beaux museaux ! Aidez un peu ! comme dirait Molière. Ils sont horribles à voir. Ce sont des monstres de laideur, des colosses de sottise ; ils portent lunettes, ils sont myopes, ils sont aveugles : monstrum horrendum, informe, ingens, cui lumen ademptum. Tu les as peints dans un seul vers, ô Virgile, ô poète ! Mais, va-t-on me dire, pourquoi se fâcher contre de pareilles gens ? Ce sont les infirmes de l’esprit, les paralytiques de l’intelligence, inanes et pauperes. Ils ne bougent pas, ou, s’ils bougent, ils trébuchent, ils tâtonnent, ils tombent le nez sur le fumier sans voir la perle ; margaritam ante porcos. Non certes, non vraiment, en vérité, non ! je vous le dis une fois pour toutes, il est impossible de se taire en présence d’un tel scandale. Il ne faut point en rire,