Page:Mirecourt - Louise Colet.pdf/19

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Donc la belle Louise est impitoyable.

Quant à l’amoureux, il ne peut vaincre sa timidité. La passion même le rend chaque jour plus gauche et plus absurde. Il se borne à contempler la jeune châtelaine avec ivresse, versant en secret des larmes abondantes, et n’osant même pas envoyer à Louise des fleurs qu’il cultive tout exprès pour elle.

Ces fleurs étaient les seules confidentes de son désespoir.

Sous les désavantages de sa personne, le malheureux cachait une âme profondément sensible.

Bref, il aima si fort, qu’il en mourut.

À son dernier jour, il écrivit à Louise une lettre empreinte d’une mélancolie