Page:Mirecourt - Méry.djvu/49

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Où sur des fronts si beaux incessamment respire
Le cachet triomphal des grands jours de l’Empire,
Où l’on croit que le bras d’un magique destin
A mis le Carrousel au palais Florentin.
Française par le cœur, par l’esprit et la grâce,
Princesse, vous voulez que ma main vous retrace
Quelque grand souvenir de nos beaux jours éteints,
Un de ces vieux exploits, fils des pays lointains :
Si déjà votre album sur l’autre feuille étale
La plaine de Memphis, la page orientale
Où le grand capitaine, à cheval dans le feu,
Est peint par le crayon d’un illustre neveu,
Souffrez qu’à ses côtés ma plume de poëte
Trace encore une fois cette héroïque fête,
Où devant le héros les mamelucks ont fui
Au pied des monuments, colosses comme lui ;
Parler d’une bataille, où Napoléon brille,
C’est vous offrir, madame, un tableau de famille.
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Voyez-les, ces enfants des déserts inconnus,
Arabes du Sennar, Africains demi-nus,
Nomades habitants des oasis numides,
Voyez-les éperdus au pied des Pyramides !
Le souffle du héros les a tous dispersés.
Devant son ombre seule ils se sont éclipsés ;