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Page:Mirecourt - Méry.djvu/50

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Pour les sauver du feu leurs cavales sont lentes ;
Le désert a fermé ses retraites brûlantes,
Le Nil les engloutit sous ses mille roseaux
Et les porte à la mer dans ses sanglantes eaux.
Le sphinx monumental, témoin de la bataille,
Semble se relever de son immense taille,
Et prêter une flamme à ses yeux de granit
Pour voir l’homme puissant et le jour qui finit.
Salut, noble drapeau, déployé dans l’espace,
Ondoyant dans les mains du soldat qui l’embrasse !
Le tombeau de Memphis, ton digne piédestal,
Te livre avec orgueil au vent oriental,
Et l’armée, à genoux, de respect te contemple,
Comme si tu brillais sur le dôme d’un temple,
Beau drapeau, qui, roulant tes replis gracieux,
De gradins en gradins semble monter aux cieux !


Avant 1830, Méry s’était déjà fait connaître comme prosateur par la publication du Bonnet vert, qui avait disputé la palme à Rouge et Noir de Stendhal.

Son voyage d’Italie acheva de l’élever au