Page:Mirecourt - Méry.djvu/63

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« Cher maître, lui écrivit un jour Constantin Joly, mademoiselle X...., notre illustre diva, professe, en matière culinaire, les hérésies les plus condamnables ; elle défend à son cuisinier le gigot à l’ail ; mais elle adore vos vers, et j’ai fait le pari que vous m’enverriez, courrier par courrier, quelques strophes capables de la convertir. »

Méry était à Marseille, il répondit :

Je le sais, l’ail, enfant des Bastides voisines,
N’est pas en bonne odeur dans vos fades cuisines,
Même au Palais-Royal, tout encadré d’arceaux,
Jamais l’ail n’embauma de ses gousses chéries
Dans leur beau restaurant, ouvert aux galeries,
   La trinité des Provençaux.

Vous ne savez donc pas que cette plante est bonne
Entre toutes ? Tissot, professeur en Sorbonne,