Page:Mirecourt - Pierre Dupont.djvu/8

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Jouant avec un autre petit garçon, il le renversa par mégarde du haut d’un marche-pied. La tête de son camarade alla frapper contre l’angle d’un mur.

Le malheureux enfant expira sur le coup.

Pierre fut saisi d’une telle épouvante, qu’il tomba tout aussitôt dans le délire, et resta deux semaines entières entre la vie et la mort.

À peine s’il avait trente-deux mois lors de ce fatal événement. Son enfance fut couverte d’un voile funèbre, et son caractère prit une teinte de mélancolie, que toujours il a conservée par la suite, et dont ses œuvres mêmes portent le cachet.

Sa mère, pieuse et digne femme, lui apprit à lire dans les livres saints[1].

  1. Le poëme des Deux Anges, premier essai de la