Page:Mirecourt - Pierre Dupont.djvu/81

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Écoutez maintenant la couturière assise à sa fenêtre, où glisse un furtif rayon de soleil. Pauvre fille, laborieuse et sage, elle charme les longues heures de travail par un refrain du chansonnier.

Aiguille
Gentille,
Va, viens, voltige et cours.
Quand pleure la famille,
Ta douce lueur brille
Sur ses tristes jours.

Comme la lame d’une épée
Faite de l’acier le plus pur,
Elle est fourbie, elle est trempée,
On le connaît à son azur.
Voyez ! à peine il est visible,
Le trou par où passe le fil ;
La guêpe en son courroux terrible
N’a pas d’aiguillon plus subtil.

Pendant que l’épingle s’arrête
Et fixe l’étoffe au genou,
L’aiguille, mobile, inquiète,
Perce toujours un nouveau trou.