Page:Mirecourt - Thiers, 1854.djvu/6

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Devenons-nous, avec tant d’autres, le jouet de cette illusion déplorable qui jette sur la pente du préjugé les esprits les plus honnêtes ?

Sommes-nous atrabilaire, misanthrope ou pessimiste ?

Comme le lapin de Florian voyons-nous les objets au travers d’une lorgnette qui nous les montre trop près ou trop loin, trop gros ou trop petits ?

Toutes ces questions sont graves.

Notre plume sera brisée le jour où nous douterons de nous-même, et où l’on nous prouvera que nous regardons au travers d’un prisme menteur.

La hardiesse de notre œuvre ne s’excuse que par une loyauté absolue.

Écrire l’histoire vivante en subissant