Page:Mirecourt - Thiers, 1854.djvu/78

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le dieu de la guerre. Vous savez les premiers effets du coup de feu, et vous avez vu, j’imagine, la caricature du conscrit entendant pour la première fois le bruit du canon ? — Quoi ! M. Duchâtel ! — Oui, M. Duchâtel ! — Fi ! quelle saleté nous dites-vous là ! — Je vous le dis, parce que cela est vrai. Le pauvre homme s’en va partout racontant qu’il ne s’est pas trouvé à pareille fête depuis qu’il est sevré.

« On devait pendant la nuit chasser le lapin aux flambeaux ; mais la joyeuse bande de polissons officiels aima mieux s’occuper à composer un nouvel acte de cette comédie grivoise.

« — Un charivari à Thiers ! un charivari à Thiers ! » C’est le mot d’ordre qui circule.

« Déjà les casseroles retentissent, les pincettes tintent, les flambeaux crient, les cloches carillonnent, les sifflets glapissent, les marmites éclatent. C’est un vacarme à faire peur au diable.

« Thiers se lève en sursaut. Il se croit à Aix où à Marseille.

« Mais c’est un gaillard imperturbable et