Page:Mission scientifique du Maroc - Revue du monde musulman, tome I, 1907.djvu/21

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


L’ENSEIGNEMENT PRIMAIRE DES INDIGÈNES MUSULMANS DE L’ALGÉRIE


Il n’y a pas eu, sans doute, de « problème algérien » plus débattu et plus controversé que celui de l’instruction des indigènes musulmans.

Doit-on instruire les indigènes ? Comment doit-on les instruire ? On agita longtemps ces deux questions dans les journaux, dans les Assemblées algériennes et à la tribune du Parlement. Les opinions les plus extrêmes se produisirent, les plans les plus divers et quelquefois les plus étranges furent proposés, et si les disputes cessèrent, ou tout au moins s’apaisèrent, on ne peut affirmer que l’accord soit fait ni près de se faire : chacun continue d’envisager ces questions de son point de vue particulier.

Toutefois, pendant qu’on discutait, des écoles d’indigènes s’ouvraient, fonctionnaient, se multipliaient. Une doctrine pédagogique s’y élaborait lentement, des programmes s’établissaient, des maîtres se formaient, toute une organisation scolaire se créait.

C’est cette organisation que nous voudrions faire connaître, et nous nous proposons, dans ce but, après avoir indiqué le caractère des indigènes de l’Algérie, d’étudier et les programmes qui précisent ce caractère et la préparation professionnelle des maîtres qui appliquent ces programmes. Nous terminerons par une statistique des écoles et des élèves.