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REVUE DU MONDE MUSULMAN

fication des bâtiments ; il faisait remarquer que les nobles musulmans de Bhikampur, à l’exception d’un seul, Muhammad Enayat Ullah Khan, continuaient de tenir en suspicion le Collège. Les Maulvis avaient persuadé au grand Rais, Nawab Muhammad Ali Khan, qu’il ne pouvait, sans renier sa foi, venir en aide à cet établissement.

Sayyad Ahmad, cependant, ne se décourageait pas. Il venait de trouver de précieux auxiliaires dans M. Théodore Beck, nommé principal au mois de novembre 1883, au traitement de 650 roupies par mois, et qui sut communiquer son enthousiasme aux étudiants d’Aligarh, et dans Maulvi Muhammad Shibli, nommé professeur de persan vers la même époque. Mais, bien que son nom ne figurât jamais dans les rapports annuels, rédigés cependant par lui, Sayyad Ahmad supportait toutes les charges de la direction. En 1883, pour la première fois, Maulvi Muhammad Yusuf disait, dans son exposé du budget, quelle peine avait le secrétaire à tenir la comptabilité de l’établissement.

Une innovation utile fut, en 1885, la fondation par M. Beck du Siddons Union Club, sorte de société ayant pour but d’habituer les élèves à parler en public, en leur faisant faire des conférences et en provoquant, chez eux, l’habitude de la discussion.

Le nombre des élèves avait légèrement fléchi : on n’en trouvait plus que 168 en 1884. Compromise un instant par un différend survenu à propos de M. Beck et qui priva Sayyad Ahmad de son bras droit, Maulvi Sami Ullah Khan, puis par le départ de nombreux professeurs, la prospérité du collège se trouva définitivement assurée à partir de 1885. À cette époque, les dernières préventions étaient vaincues, et l’opinion publique rendait justice à Sayyad Ahmad et à l’établissement qu’il avait fondé.

La politique, il faut le dire, n’était pas étrangère à ce revirement. Le fondateur du Collège d’Aligarh avait toujours cherché à rapprocher Anglais et Musulmans ; il s’était