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REVUE DU MONDE MUSULMAN

mencement du quinzième siècle, il en subsistait au moins une petite branche, qui, nous dit Malcolm, fut définitivement détruite sous le règne de Mîrzâ Chah Roukh, le fils de Timour, par le gouverneur du Ghîlân[1]. Il ne semble pas qu’il y ait de doute sur le caractère de l’activité qu’ils avaient manifestée de nouveau. Le 20 février 1427, Chah Rokh était l’objet d’une tentative d’assassinat dans la grande mosquée d’Hérat[2], et l’habillement de l’assassin, disciple d’un « Mouleyna Fuzzu-ullah», la complicité probable d’un « Khodja », les circonstances mêmes de l’assassinat, tout semble rappeler la méthode des Fîdawis.

Ce serait donc vers cette époque qu’il faudrait placer les mesures de répressions prises dans le Ghîlân. Si rigoureuses qu’elles aient été, la mission du Pîr Ismaélien « Sardardin », envoyé du Khorassan dans le Sindh, semblerait notablement postérieure. On constate ainsi, en Perse, la vitalité des Ismaéliens jusque vers la fin du quinzième siècle.

Malgré les persécutions, la lignée des Imams n’aurait pas été détruite dans le silence qui se fait ensuite, car on la voit reparaître à partir du dix-huitième siècle, pour peu qu’on s’en rapporte au consentement autorisé de St. Guyard, dont l’intervention vaut ici celle d’un d’Hozier. Cette fois la courbe des destinées de la famille est ascendante. Il s’agit d’abord de l’Imâm Abou’l-Hassân, gouverneur du Kirman sous les rois Zend dans la seconde moitié du dix-huitième siècle, et qui, plus tard, renonce à ce poste pour se retirer dans ses terres, à Méhélat[3]. L’Ismaélisme reste dans la coulisse, mais à sa mort, Abou’l-Hassân est remplacé dans l’Imamat familial par son fils Chah Khaliloullah, connu sous le surnom de Seyyd Kehki[4], parce qu’il s’était établie à Kehk, près

  1. J. Malcolm, Histoire de Perse. Trad. vol. II, p. 139.
  2. Price, Mohammedan History in Hindoustan, vol. III, p. II, p. 546.
  3. St. Guyard, loc. cit., p. 384.
  4. St. Guyard, loc. cit., p. 379.