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AGA KHAN

ment dits[1]. Dans les autres districts de la présidence de Bombay, on trouve des Khodjas dans le Sindh, dans la province de Katch, à Kattiawar[2], à Magalpour[3]. Les uns, ceux du Sindh, par exemple, se rattachent comme origines religieuses aux affinités persanes ; les autres, plus nombreux, sont d’origine hindoue et de caste Bhatia. Cultivateurs à Katch, ils sont commerçants à Bombay[4].

Au Pundjab, les deux provenances se trouvent très accusées. Il y a des Khodjas Sunnites et Chiites, Hindous et Persans, partisans ou non de l’Aga Khan. Le célèbre Hadji Seyyd Sadr ud-Din, qui vint du Khorassan vers le quinzième siècle et est enterré à Tindah Gargey dans le Bahanvalpur, est àla fois un saint Hindou et un saint Ismaélite. On lui attribue la Dasavatar, qui aux neuf incarnations de Vichnou en ajoute une dixième, celle d’Alî. Sadr ud-Din s’était d’abord installé au Sindh, où il convertit de nombreux Khodjas. Sans être de la famille des Imams Nizârites, il était de leur parti, et ses serviteurs religieux relèvent aujourd’hui de l’Aga Khan. Tel serait le cas des Bhatia[5]. Du Sindh, le saint Ismaélite avait été au Pundjab, où il fit aussi de nombreuses conversions. Mais là, soit que les Khodjas aient préféré, en partie, la famille de leur apôtre à celle des Imâms, soit qu’il y ait eu deux courants distincts de conversion à l’Ismaélisme, s’adressant à des classes différentes de la population, les uns relèvent de l’Aga Khan et les autres s’en montrent indépendants. On rattache en particulier au groupe de ces derniers des Brahmanes, des Khatrias, des Aroras, etc., qui auraient d’abord été convertis par des apôtres Qadriya ou Chishtiya, probablement à

  1. Census of India vol. IX. Bombay I. by R. E. Enthoven, p. 69.
  2. St. Guyard, loc. cit., p. 381.
  3. Sherring, Hindu Tribus and Castes, 3 vol. in-4. Calcutta, 1881, vol. II, p. 241-42 et 354.
  4. Journ. Anthrop. Inst. Bombay, II, 1873, p. 402-407.
  5. C. of. I., XVIII. Baroda, par Jamshidji Ardeshir Dalal, d’après Shaikh Sadik Alî Sher Alî Ausari, p. 496.