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AGA KHAN

IV

L’Aga Khan homme d’état

L’Hazell’s Annual de 1906 nous fixe un peu sur les doctrines suprêmes des Khodjas, en nous disant : « L’Aga Khan, en sa qualité de chef religieux d’un nombre considérable de musulmans de toutes les parties du monde, a suivi une politique éclairée, tendant à élever leur condition intellectuelle et morale, et à les réconcilier politiquement avec les différents gouvernements dont ils sont sujets. Il a rendu des services notables au gouvernement anglais, en assurant la fidélité de quelques tribus frontières du nord-ouest de l’Inde. »

Ces indications sont à rapprocher de celles que donne The Sphere. La doctrine disparaît, mais les réalités s’accentuent dans cette revue :

« L’autorité de l’Aga, lit-on dans l’article du 30 juin, vient de sa descendance des Khalifes Fatimites, et aucun chef ne serait en meilleure situation pour réclamer le Khalifat. Un de ses ancêtres a fondé le Caire au dixième siècle, et pour en venir à des temps plus modernes, son grand-père aurait pu, avec un peu plus de chance, établir sa propre famille sur le trône de Perse. L’Aga est étroitement allié au Châh par le sang, étant son cousin, à la fois du côté paternel et du côté maternel. Parmi les innombrables questions du domaine de la politique qui retiennent son attention, le problème persan n’est pas le moins important : il attache un intérêt tout particulier au maintien effectif de la dynastie des Kajars et de l’intégrité de la Perse. »

Et plus loin : « Quoique encore très jeune l’Aga Khan est intervenu déjà dans beaucoup de questions importantes.