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types si variables qu’on y rencontre, bien qu’en général le visage dénote un caractère mongolique assez prononcé. Il y a actuellement en Corée un peu plus de 17 millions de coréens (recensement 1923), les japonais n’y figurent que pour 350 000 et les Chinois pour quelques milliers seulement.

D’après les statistiques officielles, la moyenne des naissances en Corée est de près de 28 par 1 000 habitants. — La seule moyenne des naissances catholiques atteint 42 pour mille fidèles (année 1923).


LANGUE. — La langue coréenne diffère considérablement du chinois. Alors que celui-ci est monosyllabique, le coréen au contraire est polysyllabique et fait partie de la très nombreuse classe des langues agglutinantes. Elle voisine d’une part avec la langue japonaise, d’autre part avec les langues ouralo-altaïques (mongol, tongouz, turc, samoyède) et enfin avec les langues dravidiennes de l’Inde (tamoul, malabare), avec lesquelles elle a, paraît-il, de nombreuses analogies. Elle a maintenant à son service, depuis l’année 1443, un alphabet, imité du thibétain (disent certains) et qui se compose de 25 lettres, onze voyelles et quatorze consonnes. Auparavant la seule écriture chinoise était connue en Corée, en sorte que la langue parlée ne s’écrivait pas, et que tout se rédigeait en chinois. Aussi n’est-il pas étonnant qu’elle ait fait, quant aux mots, de larges emprunts à la langue chinoise. Sous ce rapport, le chinois joue en Corée le rôle que joue le latin avec le grec dans la formation des mots scientifiques de nos langues modernes.

La Corée, longtemps vassale de la Chine, a toujours professé pour les lettres une grande vénération. Mais la culture des esprits en Corée n’a jamais eu aucun cachet national, calquée qu’elle était toujours sur les méthodes chinoises. Bien plus, même après l’invention de l’alphabet, les livres d’enseignement et les documents officiels, loin de s’écrire en coréen, continuèrent d’être rédigés en chinois. La littérature en langue coréenne était réservée aux femmes et aux illettrés. Jadis un lettré coréen mettait même son point d’honneur à paraître ignorer l’écriture coréenne. Était-ce parce que, écriture alphabétique et d’une trop