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sule le Shintoïsme avec toute leur mythologie nationale. Ils travaillent maintenant à le répandre partout et comptent déjà près de 6 000 coréens parmi leurs adeptes.

À côté de ces religions reconnues officiellement par l’État, il y a d’autres groupes religieux, sectes très diverses quant au nom, à la croyance et au but poursuivi. Sociétés plus ou moins secrètes, visant un but plus politique que religieux, mais professant maintenant une certaine doctrine en vue surtout de se mettre en règle avec les lois japonaises, elles se multiplient de plus en plus à travers le pays, se fractionnent, changent de nom et de programme suivant les intrigues de l’heure, ou le caprice du chef. La première de toutes ces sectes, en importance, est celle des Doctrinaires du Ciel, (Htyen-to-kyo) ; fondée il y a plus de 60 ans, elle est un mélange de taoïsme, confucianisme et bouddhisme, avec quelques emprunts au christianisme. Elle se prétend seule religion nationale, et s’attira jadis la haine des lettrés, ennemis jurés de toute nouveauté. Elle se donnait alors le nom de Tong-hak, ou religion de l’Orient, se mettant ainsi en opposition avec le Catholicisme, que le peuple appelait religion de l’Ouest. Son chef, Tchoi-tjyeiou, fut mis à mort comme rebelle en 1864. Avant l’arrivée des japonais et jusqu’à l’annexion, cette secte s’est surtout rendue célèbre par ses révoltes organisées, sa haine du christianisme, ses menées xénophobes. Aujourd’hui encore, le même esprit l’anime, mais assagie par les événements, elle s’est modernisée, et cherche à prendre la direction de la Jeunesse coréenne par ses œuvres d’éducation, de presse, etc. Elle compte à l’heure présente plusieurs centaines de milliers d’adhérents.

De cette secte, à l’occasion de querelles intestines, est issue une société rivale, la Si-htyen-kyo, ou la Garde céleste, qui prétend poursuivre le même but et se réclame de la même doctrine. Elle groupe autour d’elle près de 100 000 adhérents, déjà divisés en deux groupes à tendances diverses. — À noter enfin pour mémoire, la religion de l’Esprit ancestral (Tai-tchyong-kyo) et celle de Tankoun, (Tan-koun-kyo), la seconde issue de la première, voulant toutes deux raviver le culte de Tankoun, l’ancêtre légendaire de la race coréenne ; la religion de