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dans la direction de ses affaires intérieures. Trop petite pour avoir jamais raison de ses puissants voisins, elle s’était résignée avant tout à fermer ses portes aux étrangers quels qu’ils fussent, et cela sous les peines les plus sévères.


RELIGION. — Les coréens honorèrent d’abord le Ciel, la Terre, les Corps célestes, les génies de la nature, et jusqu’à ce jour il est resté beaucoup de traces de ce culte primitif dans les croyances de ce peuple. À ces croyances sont venues s’adjoindre, au cours des siècles, quantités de superstitions, de vaines observances, traditions bouddhistes et confucianistes. Avant l’arrivée des Japonais, existaient deux cultes officiellement organisés : le premier, réplique du culte officiel chinois, consistait en offrandes de nourriture et d’encens devant les tablettes de certains esprits du ciel, de la terre, des montagnes, des rivières, esprits protecteurs du royaume, esprits des anciens souverains et des grands hommes. Ces rites étaient observés soit par le Roi lui-même, soit par les ministres, soit enfin par les mandarins délégués à cet effet. Dans chaque famille païenne également se faisaient des offrandes de nourriture et d’encens aux tablettes des ancêtres, mais personne ne prenait jamais part aux rites accomplis dans une autre famille, ou dans le culte officiel. Au culte des esprits, il faut joindre aussi le culte particulier de Confucius, qui, comme en Chine, avait ses cérémonies spéciales. — Le deuxième culte officiellement organisé était le Bouddhisme. Introduite en Corée vers le quatrième siècle, cette religion s’était propagée avec succès par toute la péninsule, pour de là se répandre au Japon avec un succès semblable. Sa puissance ne fit que s’accroître et ne tarda pas au moyen âge à dominer l’État, mais un changement de dynastie amena au XVème siècle le déclin de son autorité. Il fallut l’arrivée des Japonais pour rendre au Bouddhisme les libertés qui lui avaient été retirées par la dernière dynastie coréenne. Actuellement, il jouit des faveurs gouvernementales, et les statistiques nous donnent 40 temples bouddhiques principaux, 1 306 temples secondaires, desservis par 7 600 bonzes ou bonzesses. Les Japonais ne se sont point contentés de relever la religion bouddhique, mais ils ont encore introduit dans la pénin-