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DEUXIÈME PARTIE

PERSÉCUTIONS SANGLANTES — NOMBREUX MARTYRS

§ I. — ÉRECTION DE LA CORÉE EN VICARIAT APOSTOLIQUE (1831) PERSÉCUTIONS DE 1839 et 1846.

LA SOCIÉTÉ DES MISSIONS ÉTRANGÈRES DE PARIS SE VOIT CONFIER LE VICARIAT APOSTOLIQUE DE CORÉE.
MONSEIGNEUR BRUGUIÈRE, Premier Vicaire Apostolique de Corée

La Congrégation de la Propagande, saisie par le Souverain Pontife de la demande des chrétiens coréens, s’adressa à la Société des Missions Étrangères de Paris. Après de longs pourparlers, le Vicariat Apostolique de Corée fut créé, et Mgr. Bruguière, alors Évêque-Coadjuteur au Siam, fut placé à sa tête (9 Septembre 1831). Un an plus tard, celui-ci se mit en route pour sa nouvelle mission, qu’il pensait atteindre en traversant la Chine. M. Maubant, jeune missionnaire désigné d’abord pour le Sutchuen, lui fut adjoint. On lui avait adjoint aussi un prêtre chinois, le Père Ryou Pacifique, ancien étudiant du collège de la Propagande. Ce dernier, devançant son évêque, réussit à pénétrer en Corée en 1834.

À cette époque, impossible à deux européens de voyager ensemble dans l’intérieur de la Chine, aussi Mgr. Bruguière et le P. Maubant durent-ils prendre chacun une route différente, se donnant rendez-vous en Tartarie. Monsieur Maubant, d’une imperturbable audace et d’un sang-froid admirable, arriva le premier, ayant même réussi à entrer en plein jour à Pékin sans diplôme impérial : ce qui ne s’était pas vu pour un européen depuis plusieurs siècles. Mgr. Bruguière mit deux ans et plus pour aller retrouver son compagnon d’apostolat à Sivang, en Tartarie. Là, durant un an, ils préparèrent ensemble leur entrée en Corée : ce ne fut pas sans difficultés, car les guides que