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de nouveaux missionnaires accoururent. C’est d’abord le Père Ferréol qui était déjà en route pour la Corée, avant d’avoir reçu la nouvelle de la persécution. Parti de Bordeaux en Mai 1839, il était arrivé en Tartarie, à Sivang, en fin d’année 1840. C’est là qu’il commença à avoir des inquiétudes sur le sort des missionnaires et des chrétiens coréens. Car, contrairement à ce qui se passait chaque année, on n’avait reçu aucune nouvelle de la mission, aucun courrier chrétien n’était venu à Pékin, personne n’avait paru à la frontière. Deux ans durant, il essaya en vain de se mettre en rapport avec les coréens. Ce n’est pas que, de leur côté, ceux-ci n’aient rien tenté pour faire connaître à l’extérieur la situation de leur église, mais deux fois de suite leur expédition n’avait pas réussi, et ce ne fut qu’à la fin de 1842 qu’un troisième courrier plus heureux réussit à s’aboucher avec un envoyé de Mgr. Ferréol. Celui-ci, en effet, venait d’être nommé successeur de Mgr. Imbert, dont le martyre avait fini par être connu à Pékin et à Rome.

KIM ANDRÉ, PREMIER PRÊTRE CORÉEN. — Celui qui avait eu la chance de renouer des relations avec la Corée, avait nom Kim André : il n’était autre qu’un des trois jeunes gens, qui jadis, sur l’ordre du Père Maubant, étaient allés à Macao faire leurs études. Sur les trois, l’un était mort depuis longtemps. Les deux autres, déjà très avancés dans leurs cours, étaient venus, en même temps qu’un nouveau missionnaire, le Père Maistre, rejoindre Mgr. Ferréol. Celui-ci, en apprenant la misère dans laquelle était plongée l’église coréenne, n’eut plus qu’un désir : se faire sacrer et aller de suite consoler ses pauvres chrétiens. Malheureusement des difficultés de toute sorte ne lui permirent de recevoir l’onction épiscopale que le 31 Décembre 1843, et il lui faudra ensuite attendre jusqu’en 1845 pour mettre les pieds sur le territoire confié à son zèle apostolique. Durant tout ce temps, ce fut le courageux séminariste Kim André, qui fut chargé à plusieurs reprises par son évêque de rechercher le moyen de pénétrer dans la péninsule. L’entrée par le Yalou était devenue de plus en plus périlleuse, car le gouvernement coréen était sur ses gardes et faisait redoubler de vigilance les