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Page:Missions étrangères de Paris - Le catholicisme en Corée, son origine et ses progrès, 1924.pdf/80

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merce amène dans le pays d’autres étrangers qui ne sont chrétiens que de nom, dont les mœurs sont parfois suspectes, qui ne respectent ni la religion ni ses ministres ; quand l’or de certaines sociétés vient apprendre aux néophytes que des confessions dissidentes disputent le terrain à la vérité, ces âmes simples sont troublées et leur foi commence à chanceler.

Ces réflexions ne sont pas ici un hors d’œuvre, car elles vont aider à comprendre la période moderne de l’histoire de Corée, en même temps qu’à leur tour elles seront éclairées par les faits précis que nous allons relater. Tout en montrant les progrès incessants de la foi sur cette terre arrosée du sang de tant de martyrs, nous dirons aussi la lutte soutenue ici sous une forme nouvelle par l’Église Catholique. N’est-ce pas, en effet, en tout lieu et en tout temps la destinée de l’Église Catholique d’être sur cette terre en guerre continuelle avec Satan qui, lui, de son côté emploie tour à tour tous les moyens pour entraver l’action divine dans les âmes.


VAINES TENTATIVES DES MISSIONNAIRES POUR RENTRER EN CORÉE. Leur séjour en Chine. — Le Séminaire de Paris en apprenant le martyre de deux Évêques et de sept missionnaires, n’eut qu’une hâte, celle de remplacer au plus tôt les vaillants qui avaient succombé dans l’arène. Trois nouveaux missionnaires furent désignés pour aller prendre leur place, c’étaient les PP. Blanc, Richard et Martineau, qui, partis de Paris en 1867, allèrent rejoindre en Chine les missionnaires survivants. Ceux-ci, les PP. Féron, Calais et Ridel, loin de se décourager, s’efforçaient déjà de trouver le moyen d’entrer en Corée. En attendant l’heure propice, le Père Ridel se livre à Shanghai à des travaux de linguistique, fait l’éducation coréenne de ses nouveaux confrères et se rend au Japon dans l’espoir d’y rencontrer des Coréens naufragés, avec qui il espérait forcer l’entrée de la Corée, mais c’étaient des gens de Quelpaert qui ignoraient complètement les graves événements de Séoul. La prudence ne permit pas au missionnaire de se confier à eux. Le Père Calais, de son côté, s’installe en 1867 en Mandchourie, recevant de Mgr. Verrolles une généreuse hospitalité et essayant